La Marseillaise - Parution du 6 décembre 2011

Publié le par Collectif Protection du Massif de la Nerthe

La Nerthe. Associations, comités d’intérêts de quartier, riverains du massif organisent une manifestation devant la carrière Lafarge. Ils dénoncent l’industrialisation de ce poumon vert.

La contestation monte d’un cran autour du massif de la Nerthe. Le collectif de défense du massif mais aussi l’association Cap au Nord, le collectif de défense du cadre de vie des 15e et 16e arrondissements, les comités d’intérêts de quartier des Hauts de l’Estaque et du Marinier, l’association des Espaces verts et Fare Sud appellent à une grande manifestation demain à 8h30 devant l’entrée de la carrière Lafarge. Devrait suivre, à la demande des associatifs, une réunion du comité de suivi des projets en cours sur le site.
« Nous n’avons aucune garantie écrite sur l’abandon du projet de conteneurs, nous sommes opposés à la construction d’une bretelle autoroutière, d’un centre de tri à 50 mètres des habitations et surtout au stockage de déchets inertes dans le lac », résume Marie-Blanche Apercé, vice-présidente du CIQ des Hauts de l’Estaque. En lieu et place de la réserve d’eau qui s’est développée dans l’ancienne carrière de marnes de la Nerthe, Lafarge a obtenu l’autorisation d’exploiter un centre de stockage en mai dernier. Et ce pour une durée de 15 ans à raison de 165 000 tonnes de déchets inertes par an « en période normale » et 400 000 tonnes « lors de travaux exceptionnels », sans que l’on sache vraiment lesquels, avec en prime une rotation de 50 camions par jour.


Menace à la caillasse


Ces nuisances impacteront les habitants du hameau mais aussi « tous les Marseillais », insistent les associatifs. Le collectif du hameau a d’ailleurs récolté 4 000 signatures. « Nous avons le soutien de tous les commerçants de l’Estaque », insiste un de ses membres, Franck Verherbruggen.
« Il s’agit du massacre programmé du massif, s’insurge Lucienne Brun du collectif Cap au Nord, nous voulons faire entendre notre voix. » D’autant qu’on serait tenté de les faire taire. En témoigne Jean-François Friolet (EELV), élu à la mairie de secteur et fervent défenseur du lac. Régulièrement, il vient filmer oiseaux et crapauds qui se sont installés sur ces « lieux meurtris » mais ce dimanche, il s’est vu violemment pris à partie. Face à lui, « un individu habillé de blanc », lui sommant de « se casser » et armé « d’une grosse pierre ». Pétrifié, l’élu ne cède pas, refusant de donner sa caméra et se réfugie dans une maison du hameau. Et malgré « la trouille », il sera plus que jamais demain aux côtés des associations et habitants.


MIREILLE ROUBAUD

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